Triangle de Karpman (Partie 2 : Le rôle de sauveur)

Dans le triangle de Karpman, le rôle de sauveur est le plus facile à accepter socialement. Il est représenté par une attitude de don de soi pour les autres. Toutefois, cela ne veut pas dire qu’aider les autres c’est mal. C’est le questionnement face au « pourquoi je veux aider l’autre » qui peut faire la nuance sur si nous sommes dans le triangle. De plus, cela se perçoit aussi dans le jugement, conscient ou pas, envers les autres. C’est-à-dire, si nous percevons les autres comme étant incapable de le faire sans nous.

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Qu'est-ce que le rôle de sauveur?

Premièrement le sauveur peut avoir tendance à imposer son aide, et ce, peut importe la situation. Cela signifie qu’il peut vouloir aider même si cela va à l’encontre de ses limites. Le sauveur ne peut pas s’empêcher d’aider. Il peut agir de manière dépendante et soumise en raison du fait qu’il veut plaire à l’autre. De plus, il peut faire accroître son estime en se sentant utile pour l’autre. À l’inverse, il pourrait se sentir coupable de ne pas le faire. C’est pour cette raison qu’il éprouve de la difficulté à dire « non ». Il tente d’éviter les conflits et ne veut pas déplaire à l’autre. Par exemple, dans une relation de couple, le sauveur ne peut s’empêcher d’aider son conjoint ou sa conjointe. Il la perçoit comme étant une victime qui nécessite son aide pour aller mieux. Ainsi, il fait preuve d’un altruisme malsain qui le mène à s’oublier pour l’autre.

En second lieu, le rôle de sauveur a des impacts sur la personne, mais aussi sur les autres. D’une part, la personne a tendance à refouler ses émotions et ne pas s’affirmer. Elle craint de rendre l’autre personne insatisfaite ou de la blesser. Cela s’explique généralement par un manque d’estime de soi et un besoin d’être valorisé de l’autre. La personne qui joue le rôle de sauveur peut souvent négliger ses propres besoins pour penser à la place de l’autre et l’aider. D’autre part, le sauveur peut rendre l’autre (victime ou persécuteur) dépendant de lui ou d’elle. Donc cela ne l’aide pas vraiment. Au contraire, cela diminue l’autonomie de l’autre. Lorsque la personne victime ne parvient pas à réussir, la personne sauveur va prendre le blâme de l’échec. À l’inverse, si la victime réussie, le sauveur va prendre le crédit « il ou elle a réussi grâce à moi ».

Le rôle de coach

Afin de résorber le rôle de sauveur, il faut tenter de transférer vers le rôle de coach du triangle vertueux. En effet, pour sortir du triangle de Karman, il faut apprendre à changer notre approche. Le coach a plus tendance à poser des questions et à accompagner l’autre afin qu’il puisse résoudre lui-même son problème. Il est aussi capable de dire « non » si cela va à l’encontre de ses limites. Il peut demander à l’autre s’il désire son aide, mais il ne l’impose pas. C’est ainsi qu’il ne met pas tout sur ses épaules et ne brime pas l’autonomie de l’autre. En d'autres mots, il est préférable d'enseigner à pêcher plutôt que de donner le poisson. Le sauveur devenu coach n’a plus sur ses épaules la responsabilité du bonheur de l’autre. Il peut penser à lui et choisir ses priorités.